Empreintes digitales - Forme de la main - Visage - Iris - Rétine - Réseau veineux - Analyse comportementale - Voix - Signature dynamique - Frappe au clavier - Démarche ...

Un centre de recherche biométrique ouvre à Martigny

Vos empreintes digitales, votre visage, vos yeux, votre voix, autant de paramètres biométriques qui ne peuvent que difficilement mentir. Aujourd'hui, de plus en plus de systèmes de sécurité utilisent ces données. A Martigny (VS), l'institut IDIAP ouvre le premier centre européen consacré à ces recherches.

Le premier centre européen de recherche et d'évaluation en sécurité biométrique a vu le jour à Martigny (VS). Il a été créé par l'institut de recherche Idiap déjà actif dans ce domaine depuis plusieurs années.

"L'idée remonte à plusieurs années déjà", a déclaré Sébastien Marcel, directeur du centre et initiateur du projet, mardi lors d'une conférence de presse à Martigny. Il a fallu du temps pour développer un réseau et réunir le financement, explique-t-il.

Le constat de base de nombre d'instituts de recherche est qu'une fois un projet terminé, le savoir acquis risque de se perdre. La création d'un centre permet de maintenir les connaissances.

Le projet a été présenté aux autorités fédérales, malheureusement sans succès. La direction de l'Idiap et l'initiateur du projet se sont alors retournés vers les collectivités locales. Le canton du Valais a accepté de mettre 300'000 francs et la ville de Martigny 100'000 francs dans l'escarcelle de démarrage du projet.

Modèle coopératif

Sur la durée, le financement doit être assuré par un modèle de mutualisation des ressources et des résultats, déjà connu aux Etats-Unis, a expliqué M. Marcel. Concrètement, les institutions qui s'associent au projet amènent des entreprises intéressées à la sécurité biométrique, lesquelles versent une cotisation.

Le montant ainsi récolté sert de base au financement des recherches dont les thèmes et les projets sont décidés par les cotisants. Les entreprises bénéficient ainsi directement et totalement des résultats pour un montant assez modique.

Il est vrai que ces entreprises pourraient être directement concurrentes et de ce fait hésiter à investir en commun pour obtenir les mêmes résultats. Mais ce qui donne de la valeur à la recherche est la manière d'utiliser la technologie bien davantage que le résultat en soi, a précisé Hervé Bourlard, directeur de l'Idiap.

Fiabilité à certifier

Ce centre permettra de maintenir et de développer les compétences de l'Idiap en matière de biométrie. L'institut oeuvre depuis plusieurs années dans ce domaine avec une équipe de huit chercheurs dirigée par Sébastien Marcel.

Il s'agit de développer la recherche de pointe, de former des chercheurs et de favoriser le transfert de technologie vers les entreprises. A terme le centre ambitionne de mettre en place un mode de certification pour évaluer la fiabilité des systèmes biométriques.

La biométrie n'est pas totalement invulnérable, a expliqué M. Marcel. Il est ainsi possible de fabriquer de fausses empreintes digitales. Il est aussi possible, pour contourner la reconnaissance faciale, de créer le masque d'un visage à partir d'une photo de face et d'une de profil, pour un montant de quelque 300 dollars.

Le terrain de recherches est ainsi très vaste. Le centre de sécurité biométrique fait office de pionnier en Europe. Actuellement, seuls deux centres du genre existent au monde, un aux Etats-Unis et l'autre en Chine, a précisé M. Marcel.

Compétences reconnues

Spécialisé dans les domaines de la reconnaissance d'image et de parole, l'Idiap compte aussi parmi les leaders européens dans le secteur de la biométrie. Il collabore étroitement avec l'EPFL et dénombre une centaine de chercheurs.

L'institut réalise un chiffre d'affaires annuel de 11 millions de francs. Il est financé à hauteur de 5 millions de francs par année pour moitié par la Confédération, pour un tiers par le canton et pour le solde par la commune de Martigny. L'Idiap n'est pas entièrement subventionné puisque 60% de ses revenus proviennent de mandats obtenus sur les marchés publics et privés.

Source: ATS & http://www.arcinfo.ch