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Biométrie : une enquête sur la perception de ces technologies

Selon une enquête d’opinion réalisée par la Défenseure des droits, les Français s’estiment mal informés sur le sujet des technologies biométriques et se soucient de potentielles atteintes aux libertés. Une très grande majorité des enquêtés (84%) jugent souhaitable un renforcement du cadre juridique applicable.

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Une enquête réalisée par la Défenseure des droits montre que "les Français s’estiment mal informés et réclament des garanties fortes" en matière de technologies biométriques.

Pour la majeure partie des personnes enquêtées, l'usage croissant de ces outils doit se faire dans le respect des libertés fondamentales.

Des technologies identifiées mais pas nécessairement connues

Sans être foncièrement hostiles au développement et à l’usage des technologies biométriques (79% y voient une bonne ou très bonne chose), jugées fiables, les personnes interrogées sont plus réservées sur leur déploiement dans l'espace public.

84% des sondés ont une vision favorable de ces outils, qui favorisent le travail des forces de police, et les voient comme efficaces pour garantir plus de sécurité (72%). Pour autant, plus de six personnes interrogées sur dix s’opposent à une identification qui serait réalisée à leur insu.

L’enquête fait néanmoins ressortir une connaissance lacunaire de la nature de ces technologies.

90% des personnes interrogées ont entendu parler de l’authentification (pour le déverrouillage d’un smartphone) ou de l’identification d’un individu (dans un lieu, sur des images ou dans une base de données).

En revanche pour 28% d'entre elles, les technologies d’analyse des gestes et comportements sont inconnues ; 33% ignorent ce que sont les technologies de détection des émotions.

Face aux risques d’atteinte aux droits, renforcer le cadre juridique

Le risque d’atteinte aux droits (discrimination, atteinte à la vie privée…) en lien avec la biométrie est évoqué par sept répondants sur dix.

À cet égard, 37% des personnes interrogées estiment que les enjeux de protection des droits sont mal, voire très mal pris en compte par les pouvoirs publics ; 23% ne se prononcent pas, "sans doute faute d’informations suffisantes", indique la Défenseure.

Toutes les entités pouvant avoir recours à ces technologies ne sont pas également vues comme dignes de confiance. Près de huit personnes interrogées sur dix se fient aux institutions régaliennes (police, justice) pour en user à bon escient. Six sur dix refusent leur confiance aux employeurs.

Pour assurer la protection des droits fondamentaux, 47% des enquêtés jugent "tout à fait prioritaire" un renforcement du cadre juridique existant. Pour 37% d’entre eux, le sujet est "important mais pas prioritaire".

Quelques préconisations de la Défenseure des droits

La Défenseure appelle à une interrogation systématique sur la possibilité d’employer une technologie non intrusive.

Le droit au recours doit être facilité, les obligations d’information du public, améliorées.

Il convient de renforcer les contrôles existants, ce qui pourrait passer par l’obligation d’audits extérieurs réguliers.

Source : https://www.vie-publique.fr