Frontières intelligentes
Empreintes digitales, faciales et iridaires : la France expérimente de nouveaux contrôles d'identité de dernière technologie. Ces dispositifs intelligents seront généralisés aux frontières extérieures de l'espace Schengen en 2020. L'Europe souhaite mieux réguler les flux de migrants et lutter contre les fraudes.
La technologie au service des frontières. La France teste de nouveaux contrôles d'identité à la pointe de la technologie. A Cherbourg, Roissy et en gare du Nord à partir de lundi, les voyageurs qui se rendent en dehors de l'espace Schengen peuvent procéder à une identification biométrique des yeux, du visage et des empreintes digitales. La France s'est portée volontaire auprès de l'Union européenne dans le cadre du projet «Frontières intelligentes» pour tester ces nouveaux dispositifs et rendre compte de leur fiabilité.
Trois dispositifs sont testés jusqu'au mois d'octobre dans l'Hexagone: l'iris drive qui relève l'empreinte iridaire, le sas automatisé qui scanne les empreintes digitales sans contact et la reconnaissance faciale. Ces contrôles d'identité de dernière technologie sont expérimentés sur trois sites aux flux de voyageurs importants.
- La gare maritime de Cherbourg. La ville portuaire teste le système «iris drive», une première mondiale dans des conditions extérieures. Depuis le 16 juillet, les voyageurs, qui transitent entre la France et l'Angleterre ou l'Irlande en ferry, n'ont plus à descendre de leur voiture pour procéder au contrôle d'identité: après présentation du passeport, une caméra scanne l'iris des yeux pour vérifier l'identité du passager.
- L'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. L'aéroport international accueille depuis le 3 août des sas automatisés qui permettent de relever par scanner les empreintes digitales sans contact, et procéder à une reconnaissance faciale. L'identification ne dure que 3 secondes. En cas de fraude, le sas ne s'ouvre pas.
- La gare du Nord. L'expérimentation en gare du Nord, à Paris, débute ce lundi 17 août. Des sas automatisés de reconnaissance faciale seront testés. Là encore, le passager entre dans une aubette et un scanner relève son empreinte faciale pour vérifier son identité.
Mieux gérer les flux de migration
Avec ces nouveaux dispositifs, l'UE veut mieux réguler les flux de migration, de façon plus fluide et plus rapide. «Le nombre de voyageurs est exponentiel, il s'agit là de faciliter le franchissement des frontières. Avec ces dispositifs, le contrôle d'identité durera 20 secondes par passager» explique Éric Clément, qui pilote le bureau des projets technologiques de la police des frontières.
De tels dispositifs permettront aussi de lutter contre les fraudes et les séjours irréguliers et ainsi de se repositionner sur les destinations à risque. «Avec le système actuel, il y a des fraudes au look-like: des personnes qui utilisent le passeport de leur cousin ou d'une personne qui leur ressemble. Il y a aussi des voyageurs qui s'abîment volontairement les doigts pour ne pas être identifiés. Dans le cas des maçons, on ne peut pas vérifier leurs empreintes digitales». Pour Éric Clément, ces contrôles d'identité seront plus efficaces s'ils sont utilisés de façon complémentaire. Le projet doit voir le jour en 2020.
Des «frontières intelligentes» en 2020
Parmi ces trois dispositifs du projet «Frontières intelligentes», un ou plusieurs seront généralisés aux frontières extérieures de l'espace Schengen à l'horizon 2020. Ainsi, dans cinq ans, tous les voyageurs qui transitent en dehors de l'espace Schengen seront identifiés via leurs empreintes iridaires, faciales et/ou digitales. Une base de données sera constituée et permettra de garder une trace des passages aux frontières et de vérifier la durée de séjour autorisée.
Source : http://www.lefigaro.fr