Isorg lève 16 millions d'euros pour ses capteurs biométriques
Désormais officiellement basée à Limoges, la société Isorg annonce une nouvelle levée de fonds conséquente de 16 millions d'euros. De quoi financer le développement et l'essor à l'international d'une activité particulièrement gourmande en cash dans le domaine des capteurs biométriques pour le marché de la sécurité et de la téléphonie mobile.
Après avoir obtenu la certification par le FBI de son capteur d'empreintes digitales en mars dernier, la société Isorg continue son développement sur le marché des équipements biométriques. Un segment d'activité très consommateur de cash pour mettre au point puis industrialiser des capteurs polymères et des photo-détecteurs organiques.
L'entreprise innovante créée à Grenoble (Isère) en 2010 en tant que spin off du CEA (commissariat à l'énergie atomique) vient ainsi de boucler un troisième tour de table financier en levant 16 millions d'euros en série C auprès d'une série de nouveaux investisseurs : les industriels japonais Sumitomo Chemical Co. Ltd et Mitsubishi Corporation la société grecque Integrated Systems Development SA et cinq acteurs français réunis au sein de du fonds Financière Fonds Privés. Les partenaires déjà présents au capital d'Isorg ont également participé : Bpifrance, New Science Venture, CEA Investment et le Groupe Sofimac (Limousin Participations). Au total, l'entreprise a donc déjà levé 48 millions d'euros en trois fois : 8 millions d'euros en 2014, 24 millions d'euros en 2018 et 16 millions d'euros en 2021.
Un marché à l'international
Ces montants colossaux pour une entreprise de 70 salariés et quelques centaines de milliers d'euros de chiffre d'affaires s'expliquent notamment par le coût très élevés des matériaux et des substrats utilisés tels que les polymères dont le kilo peut coûter deux millions d'euros. Isorg est aussi en phase de structuration de son outil industriel dans son usine sortie de terre l'an dernier à Limoges et de sa stratégie de commercialisation de ses solutions, principalement à l'international.
"Cette troisième levée de fonds confirme la maturité d'Isorg et notre volonté de devenir un acteur industriel qui compte, ce qui est notre objectif depuis le début de notre aventure il y a onze ans", déclare Jean-Yves Gomez, le PDG d'Isorg. "L'arrivée de nouveaux investisseurs industriels japonais et grecs aux côtés de nos partenaires historiques confirme notre ambition internationale, la force de notre modèle économique et la maturité de nos produits."
La sécurité et les smartphones
Ces produits ce sont des dispositifs de sécurité de très haut niveau avec authentification par biométrie. Le cœur de son activité consiste à fabriquer des capteurs d'empreintes digitales à partir de polymères organiques permettant notamment de configurer jusqu'à quatre empreintes digitales distinctes. De quoi décrocher des contrats pour des applications de sécurité biométrique tels que les contrôles aux frontières, les papiers d'identité, les contrôles d'accès aux sites sensibles, le vote électronique ou encore les lecteurs portables d'empreintes digitales pour les forces de police. Mais Isorg souhaite aussi intégrer cette surcouche technologique aux smartphones grand public.
"Le capteur d'empreintes pour les smartphones représente un marché à plusieurs centaines de millions d'euros tandis que celui des équipements de sécurité est plus réduit mais ayant une plus forte valeur ajoutée pour nous", précisait à La Tribune Nicolas Bernardin, le directeur commercial d'Isorg, en mars dernier.