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Les banques misent sur la biométrie vocale

400 clients des Caisse d’Epargne Lorraine Champagne Ardennes, Rhône Alpes et jusqu’à 8.000 clients du Crédit du Nord vont être invités à participer à ce test grandeur nature. - Shutterstock.

BPCE et Crédit du Nord testent l’authentification par la voix pour faciliter l’accès aux comptes.L’expérience est clef pour développer l’usage d’assistants virtuels dans la banque.

« Sésame, ouvre-toi ». Rompant avec les traditionnels mots de passe et identifiant demandés habituellement aux clients pour ouvrir l'accès à leur compte de banque à distance, le groupe Crédit du Nord (filiale de Société Générale) et le groupe BPCE (Banque Populaire-Caisse d'Epargne) s'apprêtent à tester la reconnaissance de leur clients par la voix. Après plusieurs mois d'échanges avec la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) qui veille à contrôler l'usage des données biométriques considérées comme sensibles, ces banques viennent en effet de recevoir son feu vert pour lancer une expérimentation d'un an.

Concrètement, 400 clients des Caisse d'Epargne Lorraine Champagne Ardennes, Rhône Alpes et jusqu'à 8.000 clients du Crédit du Nord vont être invités à participer à ce test grandeur nature. Aux Caisses d'Epargne, celui-ci consistera à ouvrir l'accès aux services de banque à distance, au moyen d'une application mobile qui recueillera les empreintes vocales des clients ou grâce à une authentification par la voix réalisée sur un serveur vocal . Au Crédit du Nord, toutes les banques régionales du groupe prendront part à l'expérience mais celle-ci a été limitée à l'accès au serveur vocal qui donne accès à ses comptes bancaires.

« Cela fait deux ans que nous travaillons sur la biométrie vocale en interne : à ce jour, c'est l'outil le plus sécurisé pour identifier les clients. L'empreinte de l'oeil, du réseau veineux sont aussi uniques mais les technologies sont moins matures et l'empreinte digitale n'atteint pas un niveau de reconnaissance suffisant », explique Gérald Manzanares, directeur du multicanal au sein du groupe Crédit du Nord qui va désormais scruter avec attention les taux d'adoption des clients qui prendront part au test. « La vrai question que l'on se pose c'est quelle est l'appétence des clients pour ces outils. Certains s'interrogent encore quand à savoir si leur voix enregistrée serait falsifiable, mais il n'en est rien car une voix enregistrée voit sa fréquence modifiée, elle n'est donc plus la même ...».

Ces banques ne sont pas les seules à s'intéresser à ces technologies d'avenir. Depuis plusieurs mois, la Banque Postale travaille aussi à la généralisation de son outil d'authentification par la voix pour régler des achats en ligne. Confrontées à des tentatives de fraudes multi-formes, les banques voient dans la biométrie vocale une nouvelle parade aux fraudeurs qui offre aussi des perspectives d'innovation dans la relation avec leurs clients. « Je crois beaucoup dans le développement des assistants vocaux dans l'univers bancaires, ces derniers pourraient utiliser la biométrie vocale comme outil pour identifier les clients », estime Gérald Manzanares.

Avant cela de nombreuses étapes restent à franchir. Les conditions de test « plus souples » octroyées à ces banques ne pourront pas être répliquée pour une généralisation de la biométrie vocale, prévient la CNIL qui entend s'assurer que les clients restent en possession de leurs fréquences vocales.

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