Reconnaissance faciale - Réglementation européenne
Alors qu'une polémique a surgi à Londres sur l'existence d'un réseau de télésurveillance utilisant la reconnaissance faciale, la Commission européenne planche sur une législation pour encadrer l'usage de l'intelligence artificielle et assurer qu'il se fasse avec le consentement des citoyens.
Ce projet ferait de l'UE, un pionnier dans le domaine de la reconnaissance faciale et engendrait de nombreux changements pour les entreprises et gouvernements.
L’entrée en vigueur du RGPD a fait grand bruit et a même inspiré d’autres pays. Les données des utilisateurs sont importantes et il est nécessaire de protéger leur utilisation.
Après la polémique, la législation. Selon le « Financial Times », la Commission européenne planche sur un encadrement de l'usage de l'intelligence artificielle. Elle compte légiférer notamment sur la reconnaissance faciale, quelques jours après la révélation de l'utilisation d'une technologie de ce type en pleine ville de Londres.
Le quotidien économique britannique cite une source interne à l'instance communautaire, qui déclare travailler à limiter « l'utilisation aveugle de la technologie de reconnaissance faciale » par les entreprises ou les autorités publiques. Bruxelles souhaite ainsi que les citoyens européens puissent avoir les moyens de « savoir quand des données de ce type sont utilisées » et que les exceptions à cette règle soient « très étroitement encadrées ».
Enquête ouverte au Royaume-Uni
Le « FT » rappelle que la future présidente de la Commission européenne, l'Allemande Ursula von der Leyen - qui prendra ses fonctions en novembre -, a d'ores et déjà annoncé qu'elle dévoilerait un projet de législation au cours de ses 100 premiers jours en poste. Son objectif : « coordonner l'approche européenne sur les implications éthiques de l'intelligence artificielle. »
Au Royaume-Uni, le gendarme du numérique a annoncé la semaine dernière l'ouverture d'une enquête sur un nouveau système de caméras de surveillance déployé dans le quartier londonien de King's Cross. Ces appareils collecteraient des montagnes de données biométriques sur les dizaines de milliers de passants qui arpentent ces rues chaque jour, sans leur consentement, alors que le règlement sur la protection des données personnelles, entré en vigueur l'an dernier, l'impose.
La reconnaissance faciale a besoin d’être encadré
Utilisée depuis plusieurs années maintenant cette technologie rencontre un certain « succès » notamment en Chine. La population est constamment sous surveillance et les moindres faits et gestes de la population sont contrôlés.
La reconnaissance faciale est utilisée pour améliorer notre quotidien comme par exemple retrouver notre animal de compagnie ou embarquer dans un aéroport plus facilement. Mais son utilisation est également très critiquée, on peut par exemple citer Rekognition, la technologie d’Amazon, les différents biais liés à son utilisation ou encore son inefficacité comme à Londres.
Alors que Microsoft et le groupe AI Now ou encore Amazon demandent aux gouvernements de réguler l’utilisation de la technologie, il semblerait que la Commission Européenne prenne les devants.
Un projet qui pourrait changer l’utilisation de cette technologie
Ainsi, tous les citoyens de l’Union Européenne pourraient bénéficier d’un droit de regard sur leurs données, qui ont été obtenues via la reconnaissance faciale. Chaque habitant pourrait être en mesure de savoir quelles données ont été collectées, dans quel but et comment elles sont utilisées.
Si le projet voit le jour, ce dernier impliquera de nombreux changements tant pour les entreprises que pour les gouvernements. Le RGPD a obligé les entreprises à revoir les données qu’ils stockent, trouver des moyens pour fournir les données demandées par les utilisateurs rapidement…
L’idée global du projet étant de réguler la technologie, mais aussi limiter son utilisation. La ville de San Francisco a par exemple décidé d’interdire la reconnaissance faciale en mai dernier, une première mondiale.
Sources : https://www.lesechos.fr - https://siecledigital.fr