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La biométrie : une opportunité pour le secteur aérien

La digitalisation du monde aéroportuaire offre aujourd’hui de nombreuses options aux passagers et dessine un parcours personnalisé pour chacun...

Cependant, cette digitalisation n’est aujourd’hui pas optimisée à 100%, ni pour les passagers, ni pour les acteurs du secteur. Ces derniers sont toujours confrontés aux mêmes réglementations et contraintes de vérification d’identité réalisées manuellement. La biométrie, qui vise à identifier les personnes en fonction de leurs caractéristiques biologiques (telles que les empreintes digitales, les traits du visage, l’iris de l’œil) peut-elle être une réponse et dans quelles mesures ?

De nombreux points de contact digitalisés mais des contraintes réglementaires gérées manuellement

Aujourd’hui le passager peut suivre un parcours quasiment 100 % digitalisé : enregistrement en ligne, enregistrement de la carte d’embarquement sur mobile, impression de l’étiquette de bagage, dépose bagage automatique, self-boarding (portique s’ouvrant automatiquement au scan de la carte d’embarquement).

Cependant, l’intégralité de ces points de contact en aéroport nécessite en amont un contrôle visant un rapprochement documentaire, autrement dit : une vérification de l’identité du passager qui voyage.

De forts enjeux émergent de ce constat :

- Les ressources : une ressource est nécessaire pour effectuer spécifiquement ce rapprochement documentaire à chacun des différents points de contact

- La performance : ce point de vérification est un important point de congestion qui entraîne des files d’attente, là où les dispositifs digitaux sont pourtant disponibles.

- Expérience client : il s’agit d’un arrêt supplémentaire pour le client qui devra une nouvelle fois faire vérifier son identité. Le passager attend pourtant un parcours fluide et sans couture.

La biométrie : une solution / des solutions à ces enjeux ?

La vérification du passeport et de l’identité du passager étant commune à quasiment toutes les étapes de son parcours, une solution biométrique généralisée semblerait répondre à la problématique. Le passager pourrait, en arrivant à l’aéroport, faire vérifier une unique fois son identité puis utiliser cette identification pour le reste du parcours. Un gain de temps pour les passagers et un gain de productivité pour les acteurs aéroportuaires.

Cependant, tous les acteurs n’ont pas les mêmes droits lorsqu’il s’agit d’accéder aux données biométriques. Une importante contrainte existe pour tous : chaque acteur a le droit d’accéder à certaines données biométriques en fonction de son activité. Pour une compagnie aérienne, l’accès à la puce électronique du passeport sera alors prohibé, son activité n’étant pas une activité dite de sécurité. Pour la police aux frontières, l’accès à la biométrie digitale peut être à contrario autorisé. Cet accès a permis au dispositif PARAFE (Passage Automatisé Rapide Des Frontières Extérieures, reconnaissance automatique de l’identité du passager via ses empreintes) de voir le jour à l’aéroport de Roissy.

Cette différence de droits entre acteurs complexifie une potentielle entente entre tous vers une solution généralisée. Pour autant, les enjeux sont forts et deviennent stratégiques. Les parties prenantes (compagnies aériennes et gestionnaires d’aéroports) commencent alors à recourir à la biométrie pour des points spécifiques du parcours client.

Ainsi, plusieurs initiatives biométriques sont lancées à travers le monde. C’est le cas de l’aéroport de Schiphol, à Amsterdam, qui a réussi à mettre en place un test biométrique au niveau de l’embarquement, au « self-boarding ». Concernant les compagnies aériennes, certaines misent, pour l’instant, sur des solutions biométriques au niveau de la dépose bagage automatique. La première compagnie qui s’est lancée est Air New Zealand, à l’aéroport d’Auckland. De nouvelles compagnies, quant à elles débutent des phases pilotes. C’est le cas de Delta à l’aéroport de Minneapolis, de British Airways et de Jet Blue. Air France se lance également et devrait tester la biométrie (reconnaissance faciale) sur les dépose-bagages automatiques à Roissy Charles de Gaulle d’ici quelques mois. La biométrie au « self-boarding » (en collaboration avec Aéroports de Paris) devrait suivre peu après. D’autres initiatives biométriques, plus globales, et répondant aux différents flux personnalisés des passagers sont en cours de réflexion par Air France.

Des solutions à approfondir

Ces solutions spécifiques n’apparaissent pas aujourd’hui comme répondant totalement aux enjeux des compagnies aériennes et aéroports et aux différents flux passagers. Qui sera à l’initiative de solutions plus généralisées ? Les aéroports, les compagnies, une collaboration entre les deux entités ?

Source : http://www.industrie-mag.com - Par Marion Gauffridy, Consultante mc2i Groupe