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Linxens investit 5 millions d'euros dans les cartes bancaires biométriques

Experte en micro-connecteurs, l'ETI veut stimuler le marché de la carte bancaire à reconnaissance d'empreintes digitales. Pour produire moins cher, Linxens veut produire plus : une nouvelle chaîne d'assemblage de puces électroniques et une salle blanche viennent d'être construites sur le site de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines.

Linxens propose de remplacer les codes PIN par son empreinte digitale. Une simple pression sur la carte bancaire suffit pour payer. (DR)
Linxens propose de remplacer les codes PIN par son empreinte digitale. Une simple pression sur la carte bancaire suffit pour payer. (DR)

L'expert en microélectronique Linxens mise désormais sur le marché de la biométrie. Le groupe investit 5 millions d'euros pour faire de son site historique de Mantes-la-Jolie (Yvelines) son premier centre de compétence en matière de puces permettant de lire les empreintes digitales. L'usineaccueillera une nouvelle chaîne d'assemblage de haute technologie et une salle blanche.

« Mantes-la-Jolie est le seul site qui sait faire de A à Z la partie composante du module biométrique. Nous achetons la puce microélectronique et le capteur d'empreinte, les assemblons et livrons des produits quasi-finis à nos clients », fait valoir Cuong Duong, directeur général du groupe, qui emploie 3.200 salariés à travers le monde, dont 300 sur son site des Yvelines. En industrialisant son procédé d'assemblage, le groupe espère faire baisser les prix des cartes à puces biométriques. 30 embauches sont prévues pour 2022.

Mantes-la-Jolie est le seul site qui sait faire de A à Z la partie composante du module biométrique.

Cuong Duong Directeur général de Linxens

Remplacer son code par son empreinte

La biométrie n'était pas, initialement, le coeur de métier de Linxens. L'ETI, dont le chiffre d'affaires atteint 400 millions d'euros, est en effet spécialisée dans les microconnecteurs destinés aux cartes bancaires, cartes vitales, cartes d'identité et au suivi de patients à distance dans le secteur de la santé. Rachetée en 2018 par le groupe chinois Tsinghua Unigroup , l'entreprise juge cependant l'avenir la puce biométrique très prometteur, malgré son utilisation encore marginale. 

Premier marché visé : la carte bancaire. Pour régler ses achats, le code PIN pourrait donc être remplacé par une simple pression du pouce sur la puce de la carte. Plus sécurisé que le paiement sans contact, ce mode de transaction permettrait aussi de dire adieu au plafond de paiement à 50 euros et à la crainte de se faire voler sa carte bancaire, inutilisable sans son empreinte. Seules 6 banques dans le monde proposent aujourd'hui la carte bancaire biométrique, mais la France a été l'une des pionnières notamment grâce au démarrage rapide de BNP Baripas.

Outre la rapidité, la simplicité et la sécurisation du paiement permises par les cartes biométriques, Linxens dit vouloir s'attaquer aux limites des transactions par smartphone. Selon le groupe, ces dernières transitent par des entreprises partenaires souvent étrangères, faisant planer le risque d'une télésurveillance des achats de l'utilisateur et d'une fuite de ses informations personnelles. De plus, pour les banques, cet intermédiaire coûte cher : le retour aux cartes bancaires pourrait donc, outre la plus-value technologique, être un argument économique.

Pénurie de composants et concurrence

Les ambitions de développement de Linxens vers la biométrie pourraient cependant être contrariées par la pénurie de composants électroniques auquel le secteur fait face depuis la crise sanitaire. « Le nombre de puces pour cartes bancaires est aujourd'hui limité »; constate Cuong Duong. « Cette crise n'est pas près de se terminer car aujourd'hui, l'industrie va investir dans les nouvelles générations de puces, destinées aux smartphones ou aux voitures. »

Ce basculement des productions vers de nouveaux marchés inquiète le directeur général : « Les gens risquent de ne pas pouvoir renouveler leur carte bancaire, et c'est un effet boule de neige qui risque d'impacter toute l'économie : sans moyen de paiement, impossible de consommer. » Pour concurrencer l'industrie des puces nouvelle génération, l'industrie de la carte bancaire doit donc mettre les bouchés doubles.

Source : https://www.lesechos.fr