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Signer avec la voix

Une start-up de Lille se lance dans la biométrie vocale


De gauche à droite : Jean-François Kleinfinger (président), Florent Van Calster (directeur commercial) et Pierre Falez (directeur scientifique). - Whispeak

La start-up Whispeak lève 560.000 euros de fonds pour développer une solution sécurisée de reconnaissance du locuteur par la voix.

Avec la crise du Covid-19, les interactions à distance risquent donc de devenir la norme pour quelque temps.

Avoir voix au chapitre. C’est un peu le leitmotiv de la toute jeune start-up lilloise Whispeak, spécialisée dans la biométrie vocale, laquelle vient de réaliser sa première levée de fonds de 560.000 euros. Son ambition : proposer une solution d’authentification par la voix, rapide et, surtout, en toute sécurité.

« Comme l’empreinte digitale ou la reconnaissance faciale, la voix fait partie de la personne. Demain, vous allez signer avec votre voix ! », explique Jean-François Kleinfinger, président de Whispeak. Cette voix possède un millier de caractéristiques qui la rend unique. « Avec l’appui de l’intelligence artificielle, on peut très vite et très facilement reconnaître ces caractéristiques et identifier une fausse voix », insiste-t-il.

Le marché du vocal estimé à 26 milliards d’euros d’ici à 2025

Avec la crise du Covid-19, les interactions à distance risque donc de devenir la norme pour quelque temps et la voix peut apparaître comme un vecteur privilégié d’échange avec les machines. « Aujourd’hui, il y a des micros partout et la voix, contrairement au visage, est insensible au masque », précise Jean-François Kleinfinger.

Après le développement de la biométrie digitale ou faciale, l’ère de la reconnaissance vocale a-t-elle donc sonné ? L’enjeu du business est colossal : le marché du vocal est estimé à 26 milliards d’euros d’ici à 2025, selon le cabinet Meticulous Research. Au sein de ce marché, le segment de la biométrie vocale doit connaître un taux de croissance de 100 % par an, passant d’une valeur estimée d’un milliard de dollars en 2019 à trois milliards d’ici à 2024.

En France, rares sont pourtant les entreprises qui se lancent sur ce marché. Depuis un mois, c’est le cas de Whispeak. Avec ses sept salariés, la start-up a décidé de passer à la vitesse supérieure après trois ans de développement au sein de l’incubateur Alacrité, situé rue du Faubourg de Roubaix, à Lille.

Etude avec le ministère de l’Intérieur

« Pour l’instant, notre outil sert à valider des transactions bancaires ou à permettre l’entrée dans une pièce. Nous démarrons aussi une étude avec le ministère de l’Intérieur sur la reconnaissance d’un locuteur à travers la voix. Cela pourrait faciliter les enquêtes », indique Jean-François Kleinfinger.

our cet ingénieur qui a travaillé dans la robotique, les « big data » ou la cybersécurité, le travail se résume à « vérifier qu’une clé correspond à une serrure ». Mais « la problématique de la sécurité nous tient aussi à cœur, affirme-t-il. Nous estimons qu’avec la digitalisation de l’économie, on ne doit pas sacrifier la sécurité à la fluidité. »

C’est pourquoi le logiciel se présente en mode SAS [c’est-à-dire en ligne], « pour n’avoir à stocker aucune donnée personnelle », avance Jean-François Kleinfinger. Et se mettre en conformité avec la Commission nationale de l'informatique et des libertés.

Source : https://www.20minutes.fr