L’émergence des deepfakes - Défi pour la biométrie
Dans un contexte où les deepfakes font de plus en plus parler d’eux, les organisations sont amenées à reconsidérer leurs mesures de sécurité face à l’habileté croissante de ces contrefaçons numériques. Décryptage.
Décidément, les deepfakes font particulièrement parler d’eux en ce début d’année 2024.
Il faut dire que si les avancées technologiques récentes ont apporté d’innombrables bénéfices, elles ont également ouvert la porte à de nouvelles menaces, notamment les fameux deepfakes. Ces contrefaçons sophistiquées, générées par l’IA, soulèvent des inquiétudes croissantes concernant la sécurité biométrique.
On en veut pour preuve la tempête médiatique récemment soulevée par de fausses vidéos pornographiques de Taylor Swift, qui ont au moins eu le mérite de faire bouger le législateur américain.
Mais la menace représentée par les deepfakes ne s’arrête pas à l’utilisation fallacieuse de l’image des célébrités. En effet, l’utilisation de l’intelligence artificielle pour créer des images ou des vidéos hyper-réalistes rend difficile la distinction entre le vrai et le faux. Cette capacité à tromper peut par ailleurs leurrer les systèmes de sécurité biométrique, et plus particulièrement la reconnaissance faciale. Ce qui ne manque pas de susciter une inquiétude croissante. La prolifération de ces contrefaçons sophistiquées pourrait entraîner une remise en question de l’efficacité des outils d’authentification et de vérification de l’identité.
De par son immense notoriété, Taylor Swift est une cible constante des deepfakes pornographiques. / © Kathy Hutchins
Les défis pour la sécurité biométrique
La détection de la “vivacité” (liveness detection), une technique utilisée pour déterminer si une demande de sécurité provient d’une personne réelle, est particulièrement vulnérable. Les systèmes qui dépendent de cette technique peuvent être trompés par des deepfakes. En réponse à cette menace, les experts en sécurité proposent de renforcer les mesures existantes et d’en introduire de nouvelles, notamment en analysant l’origine des requêtes et en utilisant des réseaux neuronaux profonds pour détecter des indices révélant la nature synthétique des images. Il apparait de plus en plus évident que face à cette menace, adopter une stratégie de défense en profondeur est primordial. Cela implique l’utilisation de multiples couches de sécurité pour se protéger contre les deepfakes. Les organisations doivent combiner différentes approches, allant de la vérification des paramètres techniques à l’analyse approfondie des images présentées pour créer un système de sécurité robuste et résilient. L’ascension des deepfakes va sans doute représenter un tournant dans la sécurité biométrique, poussant les organisations à repenser leurs stratégies de défense.
Source : https://lemondenumerique.ouest-france.fr