Les empreintes digitales et la génétique
Le rôle du gène EVI-1
Les gènes de développement des membres auraient une influence sur la variation des modèles d'empreintes digitales humaines.
Une équipe chinoise a rassemblé toutes les études qui existaient sur le sujet : les génomes et les empreintes de doigts de 23 000 personnes. Ils ont trouvé 43 régions de l’ADN qui codent la forme des empreintes. Et en particulier le gène EVI-1, qui commande aussi le développement de nos membres. (lien vers la publication en janvier 2022 – Article en PDF).
Les empreintes digitales ne sont pas simplement des pliures aléatoires de la peau. Elles sont commandées par les mêmes gènes qui contrôlent la formation des membres et des doigts.
Le dessin en arcs, en boucles ou en tourbillons que l’on a sur le bout des doigts est commandé par nos gènes.
Les chercheurs ont pu vérifier que les gènes qui donnent leur forme à nos mains façonnent également nos empreintes. En activant et désactivant ce gène chez la souris. Ils ont pu observer qu’avec le gène modifié ou désactivé, les souris développaient des motifs d’empreintes inhabituels à l’extrémité de leurs pattes.
Chez l’humain, ils trouvent une corrélation avec la longueur des doigts. Par exemple, ceux qui ont un motif d’empreinte digitale en tourbillon, qui s’enroule autour du centre. ont tendance à avoir des doigts plus longs. Cela se voit en particulier sur l’auriculaire : les chercheurs mesurent qu’en moyenne, il est plus long d’1,32 millimètre.
Les chercheurs ont détaillé le phénomène : il est dû à l’action d’une protéine, dont la fabrication est déclenchée par le gène EVI-1. Une fois sécrétée, elle commande la formation de petits coussinets au bout de nos doigts alors que nous sommes encore dans le ventre de notre mère, autour de la dixième semaine de grossesse. Ensuite, ces coussinets disparaissent. Mais la forme s’imprime sur les empreintes.
Ils ont également constaté que les modèles d'empreintes digitales étaient génétiquement corrélés avec les proportions de la main. Pris ensemble, ces résultats confirment le rôle clé des gènes de développement des membres dans l'influence du résultat de la structuration des empreintes digitales.
Les gènes ne commandent pas tout, seulement les motifs principaux. Il reste une part de hasard dans la structuration de la peau, ce qui fait que nos empreintes digitales sont toutes différentes.