Empreintes digitales - Forme de la main - Visage - Iris - Rétine - Réseau veineux - Analyse comportementale - Voix - Signature dynamique - Frappe au clavier - Démarche ...

Reconnaissance faciale dans les cantines scolaires britanniques

L'installation de logiciels de reconnaissance faciale dans des cantines d'un comté écossais soulève la polémique outre-Manche. Les autorités ont indiqué vouloir se pencher sur la question.

© Getty Images

En Écosse, dans le North Ayrshire, à quelques dizaines de kilomètres à l’ouest de Glasgow, plusieurs écoles ont commencé à utiliser un logiciel de reconnaissance faciale pour permettre aux élèves de payer leur déjeuner. Une nouveauté censée aider à gérer le flux d’élèves se présentant à la cantine le midi.

Le système, développé par la société CRB Cunninghams, a déjà été installé dans neuf écoles de la région. Son fonctionnement est simple : l’élève se place devant la caméra qui numérise son visage à la caisse et valide son identité en comparant les “modèles d'empreintes faciales cryptées” stockés sur des serveurs dans les écoles. D’après l’entreprise, 65 sites scolaires se sont déjà inscrits à ce programme.

Le Guardian nous apprend que d'autres types de systèmes biométriques, principalement des lecteurs d'empreintes digitales, sont utilisés dans certaines écoles du Royaume-Uni depuis des années. La société à l’origine du logiciel de reconnaissance faciale s’abrite derrière la pandémie de Covid-19 pour justifier l’expérimentation de son système, qui permet selon elle de “réduire le temps passé dans la file d’attente” et de valider tout sans le moindre contact.

97 % des parents auraient donné leur consentement

La médiatisation de cette nouveauté outre-Manche semble avoir alerté les autorités locales. Entre la parution du premier article du Financial Times, le dimanche 17 octobre, et le mardi 19 octobre, l'Information Commissioners Office (ICO), organisme indépendant chargé de la protection des données au Royaume-Uni (en quelque sorte l'équivalent britannique de la Cnil), a fait part de son inquiétude.

“Les organisations devraient envisager d'utiliser une approche différente si le même objectif peut être atteint de manière moins intrusive, a déclaré l’organisation au quotidien d'outre-Manche. Nous sommes au courant de l'introduction de cette technologie et nous nous renseignerons auprès du conseil de North Ayrshire”. Un conseil qui a auparavant déclaré que 97 % des enfants ou de leurs parents avaient donné leur consentement pour ce nouveau système.

Silkie Carlo, la directrice de Big Brother Watch, organisation britannique pour les libertés civiles et la protection de la vie privée, a indiqué au Financial Times qu’il s’agit de “normaliser les contrôles d'identité biométriques pour quelque chose de banal”, et qu’il n’y a pas besoin de “recourir à une technologie de style aéroportuaire pour que les enfants prennent leur déjeuner”.

La reconnaissance faciale en direct a déjà suscité la controverse après avoir été utilisée par les écoles pour la sécurité ou pour surveiller l'assiduité. L'État de New York a interdit cette pratique en 2020, tandis que la Suède a infligé une amende à une municipalité qui avait testé un tel programme.

Source : https://www.lesnumeriques.com